« Le challenge c’est de devenir une référence en matière de décarbonation industrielle en France… »

Mathieu Janin, président de SLS Actiparc Sillon Alpin

Inauguré en 2018, le parc d’activités SLS ACTIPARC regroupe aujourd’hui 50 entreprises et 350 personnes au Cheylas dans l’Isère. Une initiative lancée par Mathieu Janin avec une vraie démarche RSE à la clef. Rencontre avec un entrepreneur chargé en énergie positive !

• Comment vous êtes-vous lancé dans l’aventure Actiparc ?

Mathieu Janin : Je viens du BTP où j’ai exercé à peu près tous les métiers : ouvrier, chef d’équipe, conducteur de travaux puis constructeur et promoteur immobilier. J’ai donc une bonne connaissance du bâtiment avec un solide réseau de partenaires. J’avais repéré cette friche industrielle abandonnée depuis 2015. Je me suis dit qu’il y avait là une belle opportunité de réindustrialisation sur 45 ha. En 2017, je me suis lancé en rachetant la friche.

• Quel était votre objectif en créant ce parc ?

MJ : Mon idée, c’était de réhabiliter ce site industriel sans empiéter sur les terres agricoles, dans une logique durable. Nous avons privilégié le circuit court avec des partenaires locaux dans tous les corps de métier et une énergie produite sur place. Je me fie à mon « bon sens paysan » pour garder les pieds sur terre ! Evidemment je ne suis pas seul. Je suis entouré de 50 entrepreneurs partenaires et 50 entrepreneurs clients qui contribuent au développement du parc.

• Actiparc fonctionne en énergie positive.

Comment en êtes-vous arrivé là ?

MJ : En 2022, nous sommes effectivement passés en énergie positive : c’est-à-dire que nous avons produit plus d’énergie (1,6 GWh) que nous en avons consommée (1,2 GWh). Pour atteindre ce résultat, nous avons développé plusieurs sources de production électrique sur le site : panneaux photovoltaïques, ombrières et éoliennes. Et demain, champ photovoltaïque, recyclage de batteries et production d’hydrogène vert. Nous allons également être raccordés à une centrale hydroélectrique locale. Notre objectif est clair : contribuer à la décarbonation de l’industrie. D’ici 4 ans, nous allons multiplier par 10 notre production électrique pour atteindre 15 GWh / an.

• Comment s’est déroulée l’installation des entreprises sur site ?

MJ : Tout a commencé par un entrepôt de logistique industrielle. Puis, nous avons accueilli diverses petites entreprises : chaudronnerie, mécanique, bois, valorisation des métaux, informatique… En 2021, nous avons passé un cap avec l’arrivée d’Alstom qui a donné du poids au projet auprès des collectivités et des partenaires financiers. Aujourd’hui, le site regroupe une cinquantaine d’entreprises et 350 emplois. D’ici 2025, nous espérons générer 500 emplois sur le site. Nous avons développé un nouveau pôle de services de 8 000 m² qui intègre salle de sport, salle de réunion, salle de réception et zone de détente extérieure… La qualité de vie est évidemment un point essentiel pour nous. Sur le plan social, nous veillons à favoriser la réinsertion, l’intégration des personnes en situation de handicap et l’aide aux associations locales. Niveau financement, à l’horizon 2025, le projet aura généré 100 millions € d’investissement.

• Qui sont vos partenaires financiers sur le projet ?

MJ : Nous avons un pool de partenaires et de collectivités qui nous soutiennent et des partenaires bancaires. La Banque de Savoie nous accompagne depuis le début. Ils nous ont notamment soutenus dans le développement de nos infrastructures de production d’énergie via leur Banque de la Transition Energétique. Leur apport n’est pas que financier puisqu’ils nous conseillent aussi sur les choix techniques et le montage de nos business plans. C’est précieux d’avoir des experts à nos côtés pour conforter nos choix.