Entreprises et environnement : un lien de plus en plus fort

 Dans Éco

Parce que l’action environnementale est fédératrice en interne et porteuse pour toutes les parties prenantes d’une entreprise, bon nombre de sociétés vont au-delà du respect de la législation et des conventions collectives. Elles modifient leurs stratégies énergétiques, développent le télétravail, soutiennent des associations ou lancent leurs propres fondations. Exemples à suivre, en Savoie et en Haute-Savoie.

 Patrimoines économique et écologique se rejoignent

Dans la droite ligne de la loi PACTE (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) et de la DPEF (déclaration de performance extra-financière imposées aux entreprises de plus de 500 salariés), le Conseil constitutionnel jugeait le 31 janvier 2020 que « la protection de l’environnement, patrimoine commun des humains, constitue un objectif de valeur constitutionnelle » en vertu du préambule de la Charte de l’environnement.

Très logiquement, en octobre dernier, le Plan de Relance de l’Etat échafaudé pour soutenir l’économie impactée par la crise Covid-19 a donné une place centrale à la transition écologique et énergétique. Sur cent milliards d’euros, trente sont consacrés à cette transition, pour en faire le principal levier de la reprise et de la transformation de notre économie. Objectif : décarboner notre économie en réduisant nos émissions de carbone de 40 % d’ici 2030 par rapport à 1990, et soutenir nos secteurs d’avenir en misant sur les technologies vertes.

L’environnement progresse dans le mécénat d’entreprise

Pour soutenir la cause de l’environnement, certains industriels ont déjà pris les devants. En 2019, 104 000 entreprises françaises auraient déclaré au fisc 2,15 milliards de dons, soit deux fois plus qu’en 2010. Et le dernier baromètre de l’Admical (Association pour le développement du mécénat industriel et commercial) est rassurant : la crise économique et sanitaire ne remet pas en cause le budget octroyé par les trois quarts des mécènes. Si le social, la culture et l’éducation captent 55 % des dépenses, l’environnement (13 %) progresse aux côtés du sport (15 %) et de la santé (14 %).

Teragir encourage les démarches RSE

Parmi les associations présentes sur notre territoire, la Fondation pour l’Education à l’Environnement en Europe, devenue Teragir, montre que la préservation des ressources environnementales est aussi source d’économies et de bien-être social, grâce à ses programmes et labels : Pavillon Bleu, Eco-Ecole, Clef Verte, la Journée internationale des forêts et Jeunes Reporters pour l’Environnement. L’association propose d’agir concrètement pour l’entreprise mécène en accompagnant sa démarche RSE. Une belle opportunité de « verdir » son activité, puisque Teragir organise tri et réduction des déchets, évaluation et maintien de la biodiversité, sensibilisation des équipes, intégration de ses activités dans le programme du CE, accès gratuit pour les salariés à ses conférences, visibilité de son engagement dans ses supports de communication…

 Quand les magasins de sport se mettent au green

Snowleader, vendeur en ligne d’équipements de sport de plein air, a lancé sa fondation d’entreprise le 3 décembre dernier, depuis son siège de Chavanod. Dès sa création en 2008, la référence du sport sur internet (400 marques référencées), a revendiqué son attachement à la Haute-Savoie. Son président, Thomas Rouault, veut consolider les actions RSE : « Cette Fondation va nous permettre d’engager nos clients et nos collaborateurs dans un projet commun. [Ils] pourront choisir […] les projets qu’ils souhaitent soutenir et seront informés des résultats des différentes actions. En consommant chez Snowleader, ils seront acteurs et financeurs des actions que nous porterons. Nous prenons à la fois, un engagement financier mais aussi humain sur un projet à long terme. »

La Fondation soutiendra des projets éducatifs et associatifs permettant aux plus jeunes découvrir la montagne et des projets de protection de l’environnement et du territoire.

Un autre géant européen de la vente d’articles de sport sur internet, Ekosport, réduit l’usage des matières plastiques pour l’envoi de ses 300 000 commandes annuelles dans le monde entier. Dans son entrepôt logistique de 17 000 m² basé à Saint-Alban-Leysse, à proximité de Chambéry, une nouvelle machine ferme les colis avec un adhésif écologique en papier de maïs collé. Fini le scotch ! Un cerclage en papier kraft très condensé remplace les bandes plastiques, le remplissage des cartons d’emballage est optimisé, tout comme celui des camions de livraison. Le blistage en housses plastiques pour les envois de textiles devrait lui aussi disparaître avec l’arrivée des poches en papier fabriquées en chutes de cartons recyclées.

L’esprit POW (Protect Our Winters) fait école

L’association POW créée en 2007 par Jeremy Jones s’est élargie et compte maintenant plus de 130 000 followers de 11 pays, plus de 80 athlètes professionnels au sein du Riders Alliance, des partenariats avec plusieurs grandes marques outdoor, ainsi que certaines stations de ski. Parmi les marques outdoor qui soutiennent POW, Montaz, magasin de glisse et montagne implanté à La Ravoire près de Chambéry, s’engage durablement dans deux programmes de reforestation : Reforest’acion au Portugal et au Pérou. Montaz finance la plantation d’un arbre pour tout achat de plus de 150€ sur son site ou en boutique. La marque lutte ainsi contre le réchauffement climatique qui menace les hivers alpins en protégeant la forêt et la biodiversité avec la plantation de nombreuses essences locales qui absorbent les émissions en CO2.

Le télétravail : un choix environnemental qui gagne du terrain

La société Somfy, fleuron de Haute-Savoie, manifeste une forte orientation sociétale, avec notamment une Fondation luttant contre le mal-logement. L’entreprise a signé avec l’Etat un programme d’inclusion régional. Elle s’attache aussi à ménager l’environnement, dans ses produits et dans son fonctionnement. A Cluses, le recours au télétravail avait permis, dès 2018, d’éviter que le personnel parcoure 170 000 kilomètres. La tendance prend évidemment de l’ampleur avec la crise du Coronavirus, et nombre de dirigeants, comme ceux de Somfy, réfléchissent à sa pérennité pour des raisons écologiques, lorsque les injonctions sanitaires seront caduques.

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