Genevois-Lémanique : nouveaux transports transfrontaliers

 Dans Éco

Le 15 décembre prochain, le Léman Express arrivera en gare d’Annecy, en provenance de Coppet. Une première très attendue par tous ceux qui subissent les engorgements de la circulation routière sur notre territoire. Au terme d’un chantier pharaonique de 4 ans du côté d’Annemasse et de Genève, ce RER transfrontalier va faciliter les échanges franco-suisses et alléger les routes surchargées de Haute-Savoie. Le projet développé par les deux pays, connu sous les initiales CEVA du tronçon Cornavin – Eaux Vives – Annemasse, offre beaucoup plus que ce parcours : il va jusqu’à Annecy et établit également des correspondances pour Évian, Saint-Gervais, Bellegarde… Les connexions multimodales sont optimisées et les horaires cohérents avec les transports publics régionaux (tram, bus, car).

Le Léman Express en chiffres                                                                                  

Un trait d’union franco-suisse de 230 km dans un rayon de 60 km autour de Genève  

234,2 millions d’euros investis                                                                                                 

45 gares desservies en France et en Suisse                                                                                       

6 lignes depuis Coppet, Bellegarde, Evian-les-Bains, Annecy, St-Gervais-les-Bains-Le Fayet  

40 trains à l’emblème du Léman Express                                                                                      

2 trains par heure en heure de pointe

Une opportunité pour relancer le train sur le bassin annécien

Pour les acteurs économiques du bassin annécien, le Léman Express devrait dynamiser les relations franco-suisses et diminuer le taux de pollution du trafic routier. « Mais c’est aussi une excellente chose pour la structuration du transport public sur le nord de l’agglomération », se réjouit Jean-Luc Rigaut, maire d’Annecy et président de l’Agglo. Comme le note le vice-président du Grand Annecy, René Désille, chargé de la mobilité et des transports en commun, « Au départ de Pringy, il faut quatre minutes en train pour aller à Annecy ».

Raccourcir les temps de trajet

Polluer moins, c’est bien. Aller plus vite en train qu’en voiture, c’est encore mieux. Des études pour moderniser l’axe Annecy-La Roche-sur-Foron ont donc été menées pour qu’Annecy ne soit plus qu’à 45 minutes de Genève. Les gares du bassin annécien concernées par les travaux indispensables, étalés entre 2019 et 2023, sont Groisy, Saint-Martin-Bellevue, Pringy, et Annecy dans une moindre mesure. Au total, 6,5 millions d’euros d’aménagement financés par l’État, la Région, le Département et l’Agglo, permettent l’allongement et le rehaussement des quais pour accueillir les trains du Léman Express. Dans cette nouvelle organisation, la gare de Pringy joue un rôle clé : à l’écart du centre-ville saturé d’Annecy, et proche de l’autoroute. Pour les automobilistes séduits par la formule voiture + train, elle accueillera, en 2021, un nouveau parking.

Une convention pour améliorer durablement les liaisons lacustres                                          

La route ou le lac, les travailleurs qui se rendent à Lausanne depuis Thonon ou Évian n’ont pas d’autres options. D’où l’importance de la convention signée le 22 août 2019 entre le canton de Vaud, la Communauté de communes Pays d’Évian Vallée d’Abondance (CCPEVA) et Thonon Agglomération. Cette convention engage les autorités à définir conjointement l’offre de transport public sur le lac. Opérées par la Compagnie générale de navigation qui siège à Lausanne, les lignes lacustres transfrontalières entre les deux villes chablaisiennes et la capitale du canton de Vaud génèrent chaque année un déficit d’exploitation d’environ 4 millions de francs suisses (3,7 millions d’euros). Jusqu’à présent, la CCPEVA, Thonon Agglomération, le Département de la Haute-Savoie et la Région Auvergne-Rhône-Alpes contribuaient à hauteur d’un million de francs suisses (0,9 million d’euros) au comblement de ce déficit. Avec ce nouvel accord, leur participation va doubler, atteignant ainsi le même niveau que celle du canton de Vaud et de la Confédération suisse réunies.

Mise à l’eau en 2022                                                                                        

L’accord signé entre les partenaires français et suisses a entraîné dans son sillage la commande de deux nouveaux bateaux pour les dessertes Thonon-Lausanne et Évian-Lausanne. Le premier d’entre eux devrait être mis à l’eau dès 2022 pour assurer la liaison vers Évian. Son coût (environ 15 millions de francs suisses / 14 millions d’euros) pour 700 places, sera financé par la CGN. Il permettra d’ajouter sept allers-retours quotidiens, faisant passer la fréquence aux heures de pointe de 80 minutes à 45 minutes avec deux fois plus de places assises. Un deuxième navire pourrait naviguer vers Thonon dès 2025 et une ligne entre Lugrin et la Riviera est à l’étude. À noter : un trajet en bateau entre Lausanne et Évian émet trente fois moins de gaz à effets de serre que le même déplacement en voiture.

L’écologie n’est pas la seule bénéficiaire de cette amélioration de la flotte naviguant entre les deux pays. L’économie très dynamique de Genève et de Lausanne nécessite une circulation fluide. Le doublement des bateaux réduit le trafic automobile, sécurise les voyageurs et favorise les échanges transfrontaliers.

D’une rive à l’autre                                                                                                   

10 000 frontaliers dans le canton de Vaud en 2000 > plus de 31 000 frontaliers en 2019

+4% : progression annuelle attendue ces prochaines années sur les lignes lacustres transfrontalières

2500 Français naviguent tous les jours vers la Suisse (dont 1 200 au départ d’Évian) soit 1,3 million de personnes par an

2,4 millions de passagers ont été transportés par CGN en 2018 (2/3 de frontaliers)

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