Christophe Boudier : « Cette maison incarne tout ce que j’aime : bonne cuisine, bon vin, bien-être et convivialité. »

 Dans Savoyard de coeur

Atypique et attachant : 2 traits de personnalité qui définissent bien Christophe Boudier, le bourguignon. Après un périple culinaire riche et varié, qui l’a vu côtoyer les étoiles, Christophe a posé ses valises en Savoie pour ouvrir sa « Maison Fleur de Frangipanier », belle demeure coloniale où il officie en tant que maître des lieux, cuisinier et sommelier. Un défi à la hauteur du talent de ce joyeux épicurien !

  • Quel a été votre parcours dans l’univers de la restauration ?

Christophe Boudier : J’ai suivi des études hôtelières classiques avec une formation combinée cuisine et salle. Ensuite, j’ai commencé en cuisine au Chapeau Rouge à Dijon 2** Michelin. Curieux de nature, j’ai eu l’opportunité de passer 2 ans dans un domaine viticole à Prissey, ce qui a aiguisé ma passion du grand vin. À partir de 2000, j’ai collaboré en salle avec les plus grands chefs : Gagnaire, Chabran, Veyrat, Loubet et même un passage à Hong Kong chez Robuchon. À 45 ans, j’ai décidé de me « poser » chez les Vins Duvernay à Annemasse, en tant que directeur commercial. En 2017, mon désir d’indépendance a pris le dessus et j’ai créé ma société de formation en vin, cuisine et service en salle pour les restaurateurs. J’avais déjà en tête l’idée d’ouvrir mon propre établissement en tant que restaurateur, sommelier et hôtelier.  Et en 2018, j’ai saisi l’opportunité en achetant cette maison !

  • Vous avez également eu une expérience originale sur le petit écran …

CB : En effet, en 2008, j’ai participé à l’émission de M6 « Un Diner Presque Parfait » que j’ai remportée, et en 2009, j’ai terminé 2e du « Combat des Régions ». Cette notoriété m’a permis de travailler aussi comme cuisinier à domicile. Et comme j’ai le goût du défi, j’ai été finaliste France en 2019 au Championnat du Monde des Maîtres d’Hôtel.

  • D’où est venu l’idée de ce projet de « Maison Fleur de Frangipanier » ? 

CB : J’ai eu un vrai coup de cœur pour cette maison coloniale des années 30 qui correspondait parfaitement à ce que je souhaitais développer. Bien sûr, il a fallu réaliser beaucoup de travaux pour que mon rêve devienne réalité mais je savais que c’était le bon endroit. Quant au choix du nom, je souhaitais un univers avec une connotation douce et poétique. Mon père vit à la Réunion et le frangipanier est un arbre de la famille des orchidées qu’on trouve là-bas et que j’aime beaucoup avec sa délicate odeur de vanille. J’ai donc choisi ce nom qui collait à l’idée de douceur de vivre et de quiétude que je souhaitais faire passer.

  • En résumé, cette maison vous ressemble mais en quoi est-elle différente des autres ?

CB : Mon projet, c’était de créer une maison et table d’hôtes avec un service de très haute qualité, tant en hébergement qu’en restauration, à un prix accessible. En fait, la Covid m’a aidé à me différencier. Pour préserver la confidentialité, j’ai conçu 3 chambres thématisées avec salle à manger privé. Et je me suis aperçu que les gens appréciaient vraiment ce côté cocoon et l’impression d’être chez soi avec un chef à disposition. J’ai aussi la particularité de proposer plus de 300 vins différents – français et étrangers – ce qui est rare pour une maison d’hôtes. Et depuis 2015, je fais mon propre vin : une Mondeuse rouge élevée en barrique bourguignonne.

  • Et côté cuisine, quelles sont vos spécialités ?

CB : J’adore revisiter les grands classiques en apportant ma touche personnelle. Je travaille en priorité avec des produits locaux : légumes, fromages, viandes et même les arts de la table. L’intérêt de faire du local, c’est de tisser des liens forts avec des producteurs pour offrir des produits de qualité à des prix très corrects. Et tout le monde est content : le producteur, le client… et moi ! Je crois beaucoup à la solidarité et aux synergies. Dès que je peux, je valorise les artisans locaux et ils me renvoient l’ascenseur. C’est aussi l’occasion de faire découvrir des produits différents avec une vraie personnalité.

  • Qui sont vos clients en semaine et le week-end ?

CB : J’ai une clientèle tourisme principalement étrangère : suisse, hollandaise et allemande… J’ai la chance d’être positionné sur le chemin de St Jacques de Compostelle et de la ViaRhôna. Pour la clientèle affaires, je suis idéalement situé à proximité de Lyon, Grenoble, Genève, Annecy et à 6 minutes de la sortie d’autoroute. Il y a un joli tissu d’entreprises locales, ce qui draine beaucoup de commerciaux pendant la semaine.

  • Comment imaginez-vous l’avenir pour la Maison Fleur de Frangipanier ?

CB : D’ici fin 2023, je vais réaliser l’extension de ma terrasse et installer un bain nordique. À terme, j’aimerais agrandir la partie hébergement, soit en rachetant une maison soit en récupérant du terrain pour créer 2 « tiny house ». Mais je suis prudent et j’attends la fin de mon premier crédit avant d’envisager un recrutement. Ma priorité reste de pérenniser mon affaire. J’ai observé que les gens évoluaient dans leurs attentes. Ils privilégient les courts séjours toute l’année plutôt que les longs séjours d’été. Il y a un besoin de souffler et de s’accorder des pauses régulières. Le monde change et j’essaye de rester vigilant pour m’adapter rapidement. Ici, j’ai la chance de bénéficier d’une qualité de vie exceptionnelle. Et ça n’a pas de prix !

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