Albert Fogola : « Nous avons l’ambition d’essaimer en Haute-Savoie »

 Dans Portraits de collaborateurs

Après une enfance à Megève, Albert Fogola s’oriente vers un doctorat de chimie au CNRS, à Lyon, avant de prendre conscience que son environnement haut-savoyard lui manque terriblement. Au point qu’il retourne sur ses terres natales et change totalement d’univers professionnel. L’alchimie des rencontres a-t-elle fonctionné ? Entré il y a vingt ans à la Banque de Savoie, il n’en est jamais reparti…

 

Une ascension inattendue

En octobre 2001, Albert retrouve ses amis, sa famille… et improvise une nouvelle vie. Pour la saison d’hiver, projette-t-il, il sera Conseiller d’accueil au guichet de la Banque de Savoie de Praz-sur-Arly. « J’ai pris ce poste sans me douter que l’environnement montagne et le contact humain allaient tant me plaire. Il est vrai qu’en thèse, les interactions sociales sont faibles, je menais une recherche très solitaire. »

Rapidement, l’apprenti consolide son bagage à l’Institut Technique Bancaire et s’aperçoit qu’il est possible d’évoluer à la Banque de Savoie. Et il bouge ! D’abord à Chamonix, puis à Megève où il devient Chargé de clientèle Particuliers en 2003, puis Directeur d’agence en 2007. En 2015, il prend la direction de l’agence d’Annecy puis celle des sites de Sallanches et Cluses en 2017.

 

La confiance comme tremplin

« Mon côté scientifique, rigoureux, a inspiré confiance ; mes managers m’ont accompagné vers plus de responsabilité. Aujourd’hui, je gère un portefeuille d’une centaine de clients professionnels et comme mes collaborateurs, je suis encore plus à leur écoute depuis le début de la période Covid. Nous avons pris les devants, beaucoup communiqué avec eux. Le dialogue est essentiel pour passer cette crise dans de bonnes conditions. Parmi les plus impactés, se trouvent les acteurs de l’hôtellerie restauration, du commerce et de l’industrie de la vallée de l’Arve. Nous sommes très investis dans les métiers de la neige et nous ressentons aussi, comme eux, l’impact de la fermeture des stations. »

 

Anticiper pour une sortie de crise en douceur

Le Directeur d’agences n’attend pas d’être sollicité pour prodiguer des conseils. L’opération Main forte, l’accord de PGE, les reports d’échéance de prêts, « tout a été proposé à notre clientèle. Même si elle n’a pas eu besoin d’un support conséquent, elle a été rassurée et nous sommes restés en contact, même à distance. »

Si pour Albert la visioconférence ne remplace pas la rencontre physique avec les professionnels dans leurs milieux de travail, il reconnaît que « l’équipement numérique a été déployé bien plus rapidement que prévu avec la crise et a permis de gagner en efficacité ».

La révolution numérique, inéluctable, permet de dialoguer à distance sans risque. Elle a aussi pour conséquence de questionner certains secteurs de l’économie locale : « Le e-commerce va obliger Sallanches, très commerçante il y a 25 ans, à se réinventer. »

 

Une région privilégiée

Le commerce de proximité souffre, certes, mais selon Albert Fogola, la région reste dynamique : « La proximité de la Suisse booste le pouvoir d’achat des transfrontaliers installés à Sallanches et Cluses ; les bassins touristiques de Megève et Chamonix, les belles activités de la vallée de l’Arve, l’industrie du décolletage, restent nos moteurs économiques. »

Pour répondre aux attentes de la clientèle locale, une dynamique a été recrée à Cluses. « Depuis trente ans, Martine assure l’accueil des clients ; nous avons conservé ce service de guichet traditionnel : le premier contact au quotidien est un poste-clé. Aujourd’hui, notre banque conjugue la présence humaine et les outils modernes. Surtout, nous avons actionné de nouveaux leviers avec un réseau de courtiers apporteurs d’affaire. Nous avons multiplié les contacts sur le terrain et notre équipe a développé de la visibilité. »

 

« Ma porte est toujours ouverte »

Avec ses équipes, Albert tient à incarner une stabilité positive. Comme son adjointe et une Conseillère de clientèle Particulier, il partage son temps entre Sallanches et Cluses. Les échanges Teams ont pour l’instant remplacé les déjeuners entre collègues, mais l’esprit convivial demeure.

« J’accorde beaucoup d’importance à l’ambiance. La bonne humeur est la condition pour que les collaborateurs donnent le meilleur d’eux-mêmes. Mon équipe peut me poser des questions quand elle veut, le dialogue est essentiel entre nous. Comme on l’a fait pour moi, je fais confiance, je responsabilise et j’accompagne ceux qui veulent monter en compétences. »

Pour Albert, cependant, l’empathie ne s’acquiert pas. La posture, l’envie, l’investissement sont des atouts que chacun doit cultiver pour tisser des liens pérennes avec les clients.

 

Nouveau projet d’entreprise

Pour développer le maillage de la Banque de Savoie, Albert pilote le développement Montagne avec Pierre Roux-Mollard, Directeur Clientèle du Centre d’Affaires Entreprises. « Nous avons l’ambition d’essaimer en Haute-Savoie, au-delà de nos bases de Megève et Chamonix. Nous explorons le potentiel de Morzine, Avoriaz, La Clusaz, le Grand Bornand… »

Pour réussir cette prospection, son groupe de travail constitué de cinq collaborateurs mise sur la création de synergies avec d’autres services et muscle les compétences Montagne des futurs conseillers. Avec une formation sur la saisonnalité du fonctionnement des comptes, par exemple, ou sur les terminaux de CB, largement utilisés en montagne.

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